Des manufacturiers de lames de plancher et de panneaux collés sur chant pour composants de meubles font souvent face à un problème de microfissures en surface du bois. Ces microfissures sont généralement détectées suite à l’application de finition en usine et parfois même suite à la livraison des meubles ou à l’installation des lames de plancher chez le client. Le problème des microfissures s’avère donc très coûteux.
L’observation de composants de meubles et planchers en usine, au cours de projets de recherches antérieurs, a démontré qu’une proportion significative des microfissures se trouve positionnée dans des portions colorées du bois. Une revue de la littérature, menée dans le cadre du présent projet, révèle que les zones propices à la formation des microfissures sont caractérisées par des colorations spécifiques : des zones grisâtres expliquées par la présence de champignons de coloration, des zones marbrées caractérisées par la carie, les stries minérales et les inclusions d’écorce.
Les zones colorées propices à la formation de microfissures sont visibles en surface du bois. La détection en amont et le triage des sciages (secs et rabotés) favorables aux microfissures réduiraient de beaucoup les coûts reliés à ce problème. Le triage des sciages problématiques permettrait, entre autres, une assignation vers des produits adaptés où les pièces avec microfissures peuvent être utilisées.
L’objectif du projet consiste à développer une méthode de détection des zones du bois propices au développement de microfissures sur les sciages afin de réduire les coûts reliés à leur réparation. Une revue des technologies, offrant un potentiel de détection de ces zones, a été réalisée. Des rencontres ont eu lieu avec les chercheurs du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ). Ces actions ont permis d’identifier un système de vision artificielle abordable et au potentiel intéressant.
La mise à l’essai du système à l’aide d’un échantillon de sciage et de composant, présentant toute une gamme de colorations et autres particularités, a permis de révéler la bonne performance de l’équipement pour la détection des zones grisâtres propres à la présence de champignons de coloration, des stries minérales et des inclusions d’écorce, toutes propices à la formation de microfissures. Toutefois, le système actuel distingue plus difficilement les zones marbrées dues à la présence de carie, plus particulièrement les portions blanchâtres ou plus pâles du bois. Des ajustements pourront être apportés au logiciel de traitement des images afin de rendre le système encore plus performant.
L’amélioration du système de vision, suite aux ajustements du logiciel de traitement d’images, devra être suivie d’un essai à l’échelle industrielle. Cet essai permettra une évaluation de la performance du système à grand volume de bois et une estimation économique de l’impact financier propre au triage des pièces problématiques. L’analyse économique devra considérer, entre autres, les coûts d’achat et d’utilisation du système, ainsi que les économies propres à la réduction des réparations ou remplacements des composants avec microfissures.