L'environnement forestier du nord du Canada compte de nombreux milieux humides, tel que des marécages, des tourbières et des marais, représentant des défis sur le plan environnemental et opérationnel pour la construction de routes d'accès. Les effets de ces routes sur les nombreuses fonctions écologiques des zones humides constituent une préoccupation grandissante pour l’industrie, les gouvernements, les collectivités du Nord et les organismes de conservation du Canada.
La faible capacité portante des sols, le choix de l’emplacement ainsi que l’installation adéquate des structures de drainage ou traverses de cours d’eau sont des exemples de défis associés à la planification et à la construction de routes en zone humide. Cependant, grâce à une bonne planification jumelé à une connaissance des zones humides et de ses fonctions écologiques, ainsi que l’utilisation de pratiques exemplaires de gestion, il est permis de croire que les zones humides et les routes d'accès peuvent fonctionner comme il se doit en cohabitation.
FPInnovations, en partenariat avec EACOM Timber Corporation, a entrepris une étude visant à améliorer la fondation des ponceaux (Partington, 2014, 2015). Sur le site à l'étude, la faible capacité portante du sol organique profond représentait un défi de taille nécessitant des techniques supérieures de construction des fondations des ponceaux. Dans d'autres secteurs du Canada, on a utilisé des géogrilles biaxiales pour tenter de renforcer les fondations des ponceaux. L’entreprise forestière et l’entrepreneur ont décidé que, sur ce site, étant donné que la géogrille était utilisée dans la base de la route, elle serait installée directement sous les deux ponceaux, tandis que les autres ponceaux seraient installés directement sur le tapis forestier, sans amélioration de la fondation (voir Figure 1). Le tassement (enfoncement) total de la voie en remblai est à prévoir sur des sols mous comme celui-ci, et il varie en fonction de l’épaisseur du remblai (masse totale du sol) et de la capacité portante du sol existant. Les géosynthétiques sont fréquemment utilisés pour minimiser tassement différentiel, en effectuant des pontages là où la route est plus faible. La géogrille fut utilisé pour créer l’effet « hamac » visant a supporter le ponceau, et ainsi empêcher tout tassement supplémentaire en raison du poids mort associé au matériau de remplissage de la route. De plus, un géotextile tissé a été placé sous la géogrille; il s’agit d’une pratique normalisée pour ce site.