Les tests en usine, réalisés dans le cadre de la phase II de ce projet, ont généré des résultats sur les performances des classeurs linéaires utilisés au rabotage pour assister les classificateurs lors de l’éboutage et de la classification des sciages.
L’utilisation de quatre caméras qui mesurent chaque côté d’une pièce de bois, combinée à une densité de mesure au ½ pouce confère au classeur linéaire étudié une précision de lecture en épaisseur, en largeur et en longueur grandement supérieure à celle obtenue avec des scanneurs transversaux. Ces caractéristiques techniques permettent à l’appareil de reconnaître les défauts de formes géométriques avec une marge d’erreur d’environ 8 % et ainsi atteindre des niveaux d’efficacité selon le volume et la valeur qui gravitent autour de 100 %.
Des trois types de courbure détectés par le classeur linéaire, seul le cambré et la torsion obtiennent des résultats satisfaisants avec une précision de lecture de ± 1/8 de pouce. Pour ce qui est de l’arqué, les lectures sont presque toujours inférieures aux lectures réelles suite à l’écrasement des pièces par les rouleaux d’alimentation situés à l’entrée et à la sortie de l’appareil.
Les tests effectués lors d’opérations manuelles d’éboutage et de classification au rabotage ont révélé des fréquences d’erreurs relativement élevées pour ce poste de travail. Les erreurs sont commises autant sur des pièces dont le critère décisionnel est relié à la flache que lorsque celui-ci est relié à des défauts autres que la flache. Même des pièces exemptes de défauts ont obtenu des jugements erronés. La vitesse d’alimentation a une incidence prépondérante sur la performance des opérations manuelles. Plus elle est élevée et plus la fréquence d’erreurs est importante. La relation est presque linaire.
L’installation d’un classeur linéaire devrait permettre de réduire de près de moitié la fréquence d’erreur répertoriée dans les opérations manuelles. Les erreurs restantes sont en grande partie attribuables aux classificateurs. Ceux-ci continuent à éprouver de la difficulté à identifier les défauts qui ne sont pas perceptibles par le classeur linéaire. Cette situation engendre un problème de sciages sur-classés qui peut entraîner des représailles de la part de l’agence de certification si le pourcentage de ces pièces excède le 5 % admissible selon les normes NLGA. Dans ce contexte, une usine qui opère avec une matière première ayant peu de défauts autres que la flache et l’omission obtiendra de meilleures résultats.
Selon nos résultats obtenus lors de la production de bois de colombage, l’impact de l’installation d’un classeur linéaire sur le volume des sciages est négligeable alors que des gains en valeur de l’ordre de 20 $/Mpmp sont réalisables. Dans ces circonstances, ce projet d’investissement devrait permettre d’être rentabilisé en moins de 6 mois pour la plupart des complexes de rabotage.