Le bois taché entraîne une baisse de qualité et par conséquent une perte en valeur du produit. Une étude réalisée en 2004 portant sur les pertes monétaires associées à la coloration, révèle que cette coloration, selon l’essence, est d’origine fongique ou chimique. Par ailleurs, les résultats indiquent clairement que l’une des causes principales de coloration dans l’érable à sucre est d’origine chimique (dans 45 % des cas) et entraînent le déclassement direct de près de 37 % des pièces issues de billes préalablement entreposées à l’air.
Pour mieux comprendre le mécanisme de développement des types de taches d’origine chimique des bois feuillus, la première étape du projet consiste essentiellement en une évaluation préliminaire en laboratoire des types de taches se développant dans l’érable à sucre en cours d’entreposage tout en évaluant le potentiel des traitements pour prévenir, ou du moins minimiser, ce type de taches.
Dans la deuxième année du projet, des essais sous conditions réelles d’entreposage ont été menés sur des billes d’érable à sucre et de bouleau jaune qui ont été soumises aux quatre traitements ayant démontré le meilleur potentiel : la cire, la pasteurisation, un traitement à la vapeur à 100oC et un traitement à la vapeur à 75oC.
Les critères d’évaluation ont porté sur l’évaluation visuelle de la présence et l’importance de taches de coloration de type fongique ou chimique (oxydation). Une attention plus particulière a été portée sur la proportion de pièces présentant une oxydation mesurable (visible à l’œil nu) dans les bouts ainsi que sur la profondeur de cette oxydation en fonction du genre de traitement appliqué sur les billes avant entreposage. Une mesure de la couleur a aussi été effectuée sur chaque pièce à l’aide d’un colorimètre.
Ce projet a permis de déterminer les traitements ayant un potentiel prometteur pour prévenir ou pour atténuer la coloration chimique dans les bois feuillus. Le traitement à la vapeur à 100oC s’est avéré le plus efficace pour prévenir les taches d’oxydation dans l’érable à sucre et dans le merisier, en plus d’être réalisable sur des billes entières. Ce traitement a permis de minimiser l’oxydation du bois et d’uniformiser la couleur des sciages. De plus, ce type de traitement semble atténuer le développement de taches vertes dans l’érable à sucre, mais favorise cependant légèrement le développement de taches fongiques. Dans l’éventualité d’une application industrielle, il faudrait considérer associer ce traitement à un traitement fongicide. Par ailleurs, lors d’essais préliminaires, l’utilisation du bioprotectant – qui a été développé par Forintek – a démontré un potentiel et des résultats très intéressants à cet effet.
Pour faire suite à ce projet, une étude sera amorcée pour procéder à la validation et à l’optimisation du traitement à la chaleur comme méthode de prévention de l’oxydation de l’aubier des bois feuillus.