L’exsudation de résine est un problème courant qui apparaît sous l’effet de la chaleur ou du soleil, généralement à partir d’une température critique se situant entre 70-80°C, laquelle est facilement atteinte pour des expositions extérieures plein soleil en orientation sud l’été. Ce phénomène est particulièrement important au niveau des nœuds du bois. Ils posent des problèmes lors de l’application des revêtements et accélèrent le vieillissement des bois résineux en utilisation extérieure en dégradant prématurément les couches protectrices en formant des fissures, des cloques, des craquelages et des pertes d’adhérence de la finition. Une réduction de l’exsudation de la résine permettrait d’améliorer sensiblement la durabilité des produits résineux pour des applications extérieures comme le lambris. En outre, cela rendrait le bois plus attractif par rapport aux alternatives comme le PVC ou l’aluminium.
L’objectif de cette étude était de développer plusieurs stratégies pour réduire l’exsudation de résine de l’épinette blanche qui est souvent utilisée pour des applications de lambris extérieur au Québec. Plus précisément, le projet a eu pour objectifs :
- la caractérisation physico-chimique de la résine;
- la cartographie des nœuds susceptibles d’exsuder;
- la détermination des stratégies de réduction de résine et leur sélection selon l’efficacité;
- l’évaluation à long terme des meilleures stratégies.
De manière générale, cette étude a permis de diviser les nœuds selon quatre catégories distinctes : nœuds encastrés lisses (45 %), nœuds encastrés rugueux (10 %), nœuds sains lisses (30 %) et nœuds sains rugueux (15 %). Une cartographie s’appuyant sur plusieurs édifices a permis de démontrer que les nœuds encastrés et sains lisses exsudaient beaucoup comparés aux deux autres catégories. La résine de l’épinette blanche est principalement constituée de terpènes avec des fonctions aromatiques, alcènes, aldéhydes et alcools. Il est aussi probable que des fonctions acides, cétones et esters soient présentes. La température de transition vitreuse de cette résine est d’environ 90°C. Parmi les stratégies testées, l’obstruction des pores à l’aide d’une résine radio-polymérisable et d’une résine époxy semblerait fournir une bonne durabilité à long terme (8 ans et plus), viendrait ensuite l’utilisation d’une couche de fond (primer) développée pour l’exsudation de résine et l’ionisation du bois (moins de 5 ans) et finalement l’utilisation de revêtements classiques dont les performances varient selon le type de résine, l’épaisseur et le type d’application.