Le bois lamellé-croisé (CLT), un système de construction relativement récent pour lequel l’intérêt ne cesse de croître dans le secteur de la construction d’Amérique du Nord, contribue à la définition d’une nouvelle classe de produits massifs en bois. Le CLT est un composant structural à base de bois très prometteur, qui présente un potentiel élevé pour fournir des solutions de construction rentables pour les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels ainsi que pour les grandes installations industrielles. L’acceptation de la construction en CLT dans l’environnement réglementaire canadien requiert la conformité aux dispositions relatives à la protection incendie du Code national du bâtiment du Canada (CNBC), entre autres choses.
Des essais au feu approfondis ont démontré la capacité du CLT à fournir un degré de résistance au feu pouvant atteindre près de 3 heures lorsque le matériau est mis à l’essai dans des conditions de plein chargement conformément à la norme CAN/ULC S101. De plus amples renseignements sont également fournis sur les propriétés de sécurité incendie connexes, y compris l’indice de propagation des flammes et les dispositifs coupe-feu.
Les éléments de CLT sont utilisés dans les systèmes de construction d’une façon similaire aux dalles de béton et aux éléments muraux massifs ainsi qu’aux éléments utilisés dans la construction en gros bois d’œuvre en limitant les vides de construction créés grâce à l’utilisation des éléments massifs en bois, ce qui contribue à réduire le risque d’incendies dans ces vides de construction. En outre, la construction en CLT utilise généralement des panneaux de CLT pour les planchers et les murs porteurs, ce qui permet d’obtenir une compartimentation ayant une résistance inhérente au feu et contribue une fois de plus à réduire le risque de la propagation d’un incendie au-delà de son point d’origine (compartiment d’origine).
Le présent document propose une méthodologie visant à déterminer la résistance au feu des éléments de CLT. En tant que modèle déterministe fondé sur les concept de calculs aux états limites, cette méthode permet de calculer la résistance des éléments de CLT soumis à une exposition au feu standard (soit la norme CAN/ULC S101) à l’aide des mécanismes techniques de base du bois pour les calculs de résistance au feu allant jusqu’à 3 heures, qui ne sont limités que par la disponibilité actuelle des données. La méthode utilise un ajustement linéaire échelonné de la vitesse de carbonisation, une épaisseur de la couche carbonisée de 7 mm dont la résistance et la rigidité sont supposées nulles, un coefficient de résistance égal à l’unité, un coefficient de durée d’application de la charge de courte durée, et des résistances spécifiées ajustées à leurs valeurs moyennes pour prédire les temps moyens de résistance au feu des éléments de murs et planchers de CLT qui suivent étroitement les temps réels de résistance au feu des éléments testés. Bien que certaines améliorations à cette méthode soient encore possibles, ces comparaisons suggèrent que la méthodologie prédit de façon prudente la résistance au feu des éléments de CLT.