Des manufacturiers de lames de plancher et de panneaux collés sur chant pour composants de meubles font parfois face à un problème de microfissures en surface du bois. Ces microfissures sont généralement détectées suite à l’application de la finition en usine et parfois même suite à la livraison des meubles ou à l’installation des lames de plancher chez le client. Le problème des microfissures peut donc s’avérer très coûteux pour les manufacturiers de produits d’apparence. Dans le cadre du présent projet, le partenaire de recherche, un important manufacturier de meubles de salle à dîner, témoigne de l’augmentation significative des microfissures observées en surface des composants en période hivernale. Des hypothèses de formation de microfissures en rapport aux conditions hivernales sont avancées. Ainsi, les objectifs du projet consistent en 1) l’évaluation de l’impact des changements climatiques en cours de transport et d’entreposage de panneaux de type lamellé-collé sur la formation des microfissures en surface et 2) l’étude de l’influence du gel en période hivernale sur la formation de microfissures en surface du bois suivant la sortie des chargements des séchoirs.
Des essais de conditionnement de composants de tables caractérisés par des cycles de gel et de dégel du matériel ont eu lieu en laboratoire. Les résultats n’ont démontré aucun impact du gel sur la formation de microfissures en surface. Ainsi, les conditions de transport et d’entreposage en conditions hivernales caractérisées par le gel du matériel ne favorisent pas la formation de microfissures en surface des composants de meubles.
Un essai de séchage impliquant deux scénarios de refroidissement du bois caractérisés par une sortie rapide du chargement au gel et un refroidissement graduel en séchoir a été réalisé. Les résultats ont révélé que le refroidissement du bois à l’extérieur du séchoir en fin de procédé par temps hivernal n’a pas d’impact sur la formation de microfissures en surface du matériau. Ainsi, sur la base de ce résultat, la sortie rapide d’un chargement de bois (à 50oC) à l’extérieur du séchoir en période de gel ne favorise pas la formation de microfissures.
L’évaluation du matériel en usine dans le cadre des essais réalisés a démontré la présence de microfissures localisées en grande proportion dans des portions colorées du bois. Ces zones de couleur s’expliquent par la présence du bois de cœur mais aussi par des taches d’origines chimique et fongique. Certains types de taches associés par exemple à une dégradation fongique ou carie sont caractérisés par une altération des composants cellulaires du bois et une réduction de la résistance mécanique. Ces portions colorées s’avèrent donc propices à la formation de microfissures. La qualité de la ressource aurait donc un impact sur la formation des microfissures observées en surface des composants de bois.