En Europe, les panneaux en bois lamellé-croisé (CLT) ont gagné de la popularité pour la préfabrication d’éléments de mur, de toit et de plancher. En Amérique du Nord, on s’intéresse de plus en plus à l’utilisation du CLT dans les industries de la construction et du bois. En effet, de nombreux fabricants nord-américains sont en train d’en évaluer la production et la fabrication, ou sont déjà en mode de production.
En ce qui a trait aux principes généraux de durabilité liés à la conception et à la construction des bâtiments en CLT, le Guide des règles de l’art pour les enveloppes de bâtiments à ossature bois (SCHL, 1999) ainsi que le guide Building Enclosure Design Guide – Wood-Frame Multi-Unit Residential Buildings (HPO, 2010) demeurent les outils de référence au Canada. L’utilisation de panneaux de CLT préfabriqués ne modifie pas les principes de conception de base en ce qui à trait au contrôle de la chaleur, de l’air et de l’humidité d’un assemblage de mur extérieur ou d’un toit. Cependant, la conception de l’enveloppe d’un bâtiment en CLT diffère de celle des bâtiments traditionnels à ossature de bois et requiert une attention particulière en raison des caractéristiques uniques du produit. Les panneaux de CLT sont des éléments de bois massif, ce qui, par conséquent, leur confère une faible perméabilité à la vapeur et un degré d’isolation considérablement élevé. Malgré le fait que les panneaux de CLT possèdent un certain niveau de résistance à l’air, l’utilisation d’un pare-air supplémentaire est recommandé. Enfin, les panneaux ont la capacité d’absorber une grande quantité d’humidité lorsqu’ils sont exposés à un mouillage excessif et, en raison de la masse de bois impliquée, le cycle de séchage peut en être ralenti. Le présent chapitre se concentre sur les meilleures pratiques et stratégies de contrôle de la chaleur, de l’air et de l’humidité pour les assemblages de mur utilisant des panneaux de CLT dans les conditions climatiques nordaméricaines.
Dans l’ensemble, la stratégie est de positionner l’isolant de façon à conserver les panneaux au chaud et au sec, d’éviter l’accumulation et l’emprisonnement de l’humidité dans l’assemblage, et de contrôler l’infiltration/exfiltration d’air entre les panneaux, aux joints et aux interfaces.
On s’attend à ce que les praticiens aient recours à ces directives pour adapter la construction de CLT aux conditions nord-américaines et pour s’assurer de la longévité de leurs bâtiments. Toutefois, ces directives ne sont en aucun cas un substitut à l’apport d’un professionnel en science du bâtiment, ce qui peut être requis dans certaines juridictions, dont Vancouver en C.-B., et recommandé dans tous les aspects d’ici à ce que la construction en CLT soit devenue pratique commune.